Comment prendre le contrôle de votre patrimoine?

S'approprier ses propres finances

Même s'il est amusant de rejeter la faute sur les autres lorsque quelque chose ne va pas, le fait de prendre le contrôle et d'être responsable présente également certains avantages.

Je sais, ce n'est pas une position populaire puisque la plupart sont prompts à blâmer tout le monde pour tout.

"C'est la faute du gouvernement/de l'élite/des grosses compagnies/des riches/des pauvres/des spéculateurs/des immigrants".

Il y a toujours beaucoup de reproches à faire lorsqu'une situation est mauvaise. Dans cet environnement, il n'est pas surprenant que les gens fuient les responsabilités. Si vous vous appropriez quelque chose, vous vous appropriez également le résultat.

Si le résultat est médiocre, nous devons non seulement porter le blâme, mais aussi trouver une solution. 

C'est pourquoi, dès notre plus jeune âge, nous apprenons à éviter de prendre des responsabilités si le résultat est incertain.

Le désir d'éviter les responsabilités peut être dû à de nombreux facteurs :

  • Le désir de ne pas perdre la face en cas d'échec
  • Le désir de maintenir une image de réussite (on ne peut pas perdre si on ne joue pas !)
  • Les stigmates négatifs de l'échec
  • La paresse pure et simple
  • Être déjà surchargé de responsabilités (famille, travail, maison, etc.)

Cette réticence à prendre le contrôle est également dominante dans le domaine des finances. Les gens évitent de prendre le contrôle de leurs finances personnelles et de leurs investissements. C'est surprenant étant donné que les finances sont une composante très personnelle et essentielle à notre mode de vie.

On s'attendrait à ce que les gens contrôlent jalousement un domaine si étroitement lié à notre bien-être. Nous adaptons notre style de vie à nos finances plutôt que de construire nos finances en fonction du style de vie que nous souhaitons. Il s'agit d'une différence subtile, mais elle peut expliquer pourquoi si peu de gens s'approprient leur plan financier.

Personne A : "Je gagne X par an, donc je peux me permettre de dépenser X".

Ou

Personne B : "Je veux gagner X par an à l'avenir, comment puis-je faire en sorte que cela se produise".

La personne A et la personne B gagnent toutes deux la même chose et ont le même style de vie actuellement. La différence d'état d'esprit est considérable. 

La personne A se concentre sur la situation actuelle et va probablement s'ancrer à son état actuel. La personne B part de l'objectif et déduit les étapes qu'elle doit franchir pour passer de sa situation financière actuelle à la situation souhaitée.

La personne B risque d'échouer. Si elle échoue, elle sera de toute façon au moins au même niveau que la personne A.

La seule façon pour la Personne B d'atteindre ses objectifs est de s'approprier le projet.

Mais qu'est-ce que cela signifie de prendre en charge ses finances ?

Tout d'abord, les finances peuvent être définies de manière étroite comme la gestion de votre budget personnel (revenus et dépenses). Je la définirai plus largement comme tous les aspects de votre planification financière tels que le budget, les investissements, la fiscalité, la retraite, la stratégie, etc.

Par conséquent, prendre en charge vos finances signifie superviser et gérer tous les aspects de la planification financière et des investissements. Vous devenez responsable de tout ce qui se passe avec vos finances maintenant et à l'avenir. 

Si vous perdez de l'argent à la bourse, c'est votre faute.

Si vous ne parvenez pas à générer suffisamment de revenus pendant votre retraite, c'est votre faute.

Si tous vos revenus sont engloutis par les impôts, c'est aussi votre faute.

Cela signifie-t-il pour autant que vous devez licencier votre conseiller en placements et commencer à choisir des actions ?

Non.

Un PDG est responsable du sort et des résultats de son entreprise, même s'il ne descend pas à l'usine pour fabriquer lui-même tous les produits. Cependant, s'il y a un problème de fabrication, c'est au PDG de le régler ou de demander à quelqu'un de le faire.

Vous pouvez être le PDG de vos finances et mettre en place les bonnes personnes pour vous assurer que vous atteignez votre objectif. Si vous avez un conseiller en placement qui ne fait pas du bon travail et se contente de placer votre argent dans un fonds commun de placement à frais élevés et de qualité inférieure, c'est à vous de prendre des mesures correctives ou de changer de conseiller. Vous portez 100 % de la responsabilité, pas votre conseiller.

Je sais, je sais. C'est amusant de jouer le jeu du blâme lorsque les choses vont mal. Cela nous permet de nous sentir bien dans notre peau de pointer quelqu'un d'autre du doigt. C'est une expérience purificatrice qui semble absoudre notre âme de tous les péchés. "Mon conseiller est incompétent, les spéculateurs manipulent le marché, le gouvernement imposent trop, les banquiers sont des crosseurs!"

Cela peut être amusant lorsqu'on parle de politique et de sport professionnel, mais c'est contre-productif lorsqu'on l'applique à vos finances personnelles. Il est peut-être vrai qu'il existe des incompétents, des spéculateurs, des gouvernements corrompus ou des entreprises véreuses, mais le fait de le souligner ne vous rapproche en rien de votre objectif financier.

Que devriez-vous faire à la place ?

Appropriez-vous le processus afin de pouvoir l'améliorer et trouver une solution. 

Concentrez-vous sur ce que vous pouvez contrôler 

En finance (et dans tous les domaines en fait), la zone de contrôle est proportionnelle à votre niveau de connaissance. Plus vous comprenez, plus vous avez de contrôle. Si vous n'avez aucune idée du fonctionnement du marché des capitaux, votre capacité à construire un portefeuille adéquat est limitée.

Imaginez que vous conduisez une vieille voiture et qu'elle tombe soudainement en panne. Ca m'est arrivé il y a dix ans. Si vous n'avez aucune idée du fonctionnement d'une voiture, votre champ de contrôle est limité. Vous pouvez soit aller chez le mécanicien et la réparer, soit arrêter d'utiliser cette voiture et prendre le bus. Donc, même si vous vous appropriez la situation (il est difficile de blâmer le gouvernement dans ce cas), vos options sont limitées.

Disons maintenant que vous avez un peu plus de connaissances sur les différents systèmes impliqués dans le fonctionnement d'une voiture. Alors vous avez déjà plus de contrôle puisque vous pouvez vérifier s'il s'agit d'un problème de batterie, d'un problème électrique, d'un problème de transmission, ou peut-être d'une panne de moteur. Vous pouvez effectuer quelques tests et identifier le problème ou le résoudre complètement. 

Il en va de même pour les finances ou les investissements. Vous pouvez soit décider de connaître le strict minimum, soit aller dans les méandres et apprendre les détails de toutes les composantes d'un plan financier. Ici, le strict minimum pourrait signifier comprendre la situation dans son ensemble et trouver un bon conseiller en placements.

Quoi qu'il en soit, tout commence par la prise en charge de vos finances plutôt que de les ignorer ou de tout déléguer à une institution financière. À mon avis, s'il y a un domaine de votre vie que vous voulez contrôler (à part la santé), c'est bien vos finances.

Ca s'apparente au concept de "extreme ownership" tiré du livre du même nom publié en 2015 par Jocko Willink et Leif Babin. Ils parlent du fait que même dans les situations où la faute incombe clairement à quelqu'un d'autre, vous devriez toujours vous approprier le problème car c'est la seule façon de chercher activement une solution. 

Il est impossible de résoudre un problème si vous blâmez quelqu'un d'autre. En jettant le blâme, logiquement, vous attendez de cette autre entité qu'elle prenne des mesures correctives, ce qui peut ne pas se produire. C'est une mauvaise approche dans tous les domaines, mais lorsqu'il s'agit de votre propre bien-être financier, elle peut être vraiment contre-productive.

Alors comment prendre le contrôle de vos finances ?

Tout d'abord, fixez-vous un objectif financier précis. Pour les personnes qui, comme moi, aiment la finance, il est utile de se rappeler de temps en temps que le but de la finance et de l'investissement est de construire, d'accroître et de protéger la richesse pour maintenir votre style de vie cible. C'est votre principe directeur et chaque mouvement financier que vous faites devrait viser cet objectif.

Ensuite, comprenez ce que vous pouvez contrôler. 

Visualisons les variables que vous contrôlez comme des leviers. Vous pouvez moduler et exercer un certain contrôle sur ces leviers. 

Si vous n'avez absolument aucune connaissance financière, vous ne disposez que de trois leviers généraux que vous pouvez actionner. Au fur et à mesure que vous vous instruisez, vous découvrirez d'autres leviers et sous leviers avec lesquels vous pouvez jouer. Pour l'instant, voici les trois

  1. Vos revenus (combien d'argent vous gagnez de toutes les sources)
  2. L'argent que vous dépensez
  3. La façon dont vous investissez vos actifs (et vos passifs, le cas échéant)

Une fois que vous avez identifié ces leviers, déterminez comment vous pouvez les utiliser pour atteindre vos objectifs. 

Si vous pouvez effectuer ces deux étapes simples, vous êtes plus avancé dans votre planification financière que la plupart des humains. Cependant, si vous voulez passer à la vitesse supérieure, vous vous éduquerez autant que possible pour acquérir davantage de leviers et ainsi avoir un contrôle plus précis du processus. 

Si vous ne parvenez pas à progresser vers votre objectif, vous saurez tout de suite quels leviers doivent être ajustés. Par exemple, il se peut que vos dépenses soient hors de contrôle, que votre salaire stagne ou que vos investissements soient peu performants. Vous savez alors comment les ajuster et vous remettre sur la bonne voie.

Nos observations

Ce concept semble simple, mais ce n'est pas ainsi que la plupart des gens fonctionnent. Pour avoir passé de nombreuses années dans l'industrie financière et également à partir de preuves anecdotiques provenant des personnes de mon entourage ainsi que des milliers d'étudiants à qui nous avons enseigné (pour la plupart dans la vingtaine et la trentaine), j'ai constaté que les gens opèrent ces trois leviers comme suit :

Levier 1 (revenus) : Aucune attention n'est accordée à ce levier puisqu'il est figé dans leur mentalité et dépend entièrement de l'employeur et du marché du travail (zéro appropriation).

Levier 2 (dépenses) : Certains font un budget et essaient de limiter les dépenses puisque tous les conseils en matière de finances personnelles se concentrent sur ce levier. Malheureusement, il s'agit du levier le moins puissant puisque vous ne pouvez réduire vos dépenses que dans une certaine mesure. Si vous essayez de vous constituer un patrimoine en économisant sur l'épicerie, vous êtes mal barré.

Levier 3 (investir) : La plupart des gens n'ont aucune idée de l'existence de ce levier et, pour ceux qui en ont une, ils investissent principalement dans des liquidités à rendement nul et des fonds communs de placement à frais élevés.

Un changement d'état d'esprit

La prise en charge exige un changement de mentalité et n'est ni populaire ni encouragée dans la société actuelle. C'est particulièrement vrai au Québec où nous avons tendance à compter davantage sur les institutions pour prendre en charge tous les aspects de notre vie (éducation, sécurité sociale, santé, etc.).

S'il y a un problème d'obésité, nous nous tournons instinctivement vers le gouvernement pour qu'il interdise les boissons gazeuses sucrées ou la restauration rapide. Si des investissements risqués sont proposés, nous comptons sur le gouvernement pour restreindre ces investissements plutôt que d'effectuer notre propre évaluation.

Collectivement, nous préférons nous tourner vers les réglementations et le gouvernement pour imposer des changements de comportement bénéfiques. L'hypothèse sous-jacente est souvent que nous avons besoin d'institutions pour protéger les gens d'eux-mêmes puisqu'ils sont prétendument incapables de penser rationnellement.

La réglementation et le contrôle institutionnel ne sont ni bons ni mauvais. Ils découlent souvent d'un désir de protéger les plus vulnérables. Il s'agit d'éviter de renoncer automatiquement au contrôle de domaines de votre vie tels que la finance, simplement pour éviter de vous éduquer et d'effectuer vos propres recherches. Ne nous en remettons pas aveuglément aux institutions et aux "experts" pour nous dire comment gérer nos finances. Apprenons plutôt comment fonctionne la finance et utilisons ces experts et institutions de manière stratégique pour atteindre nos objectifs.

Je ne suis pas ici pour critiquer la culture du blâme externe et du manque d'appropriation. Je veux simplement discuter d'une voie différente qui pourrait mieux correspondre à votre objectif à long terme.

La voie de l'appropriation passe toujours par l'éducation. Si vous décidez que vous êtes responsable de votre plan financier, vous n'avez pas d'autre choix que de vous éduquer sur toutes ses composantes. Vous découvrirez alors inévitablement d'autres leviers et sous leviers.

Par exemple, la sélection de diverses classes d'actifs et stratégies d'investissement peut débloquer un plus large éventail de résultats financiers que si votre seule décision était d'acheter un fonds commun de placement équilibré, conservateur ou agressif à votre banque locale.

Une partie du changement de mentalité exige que vous détachiez votre bien-être financier de ce que disent votre institution financière, les médias, le gouvernement ou vos amis. Partez des principes fondamentaux plutôt que de la brochure colorée de votre banque.

Les premiers principes pour atteindre votre objectif financier sont :

  1. Gagnez plus
  2. Dépenser moins
  3. Investir intelligemment (rendement élevé, faible risque, etc.)

Prendre en charge vos finances signifie être en charge de ces trois composantes.

Ensuite, si vous décidez que vous ne voulez pas consacrer le temps nécessaire pour en savoir plus sur la façon d'investir, vous pouvez engager un conseiller en placement ou acheter des fonds, mais cette décision vous appartient toujours. Si, par la suite, cela ne fonctionne pas, vous pouvez trouver un autre conseiller. Vous êtes le capitaine du bateau, donc si vous obtenez des rendements inférieurs à la moyenne ou des frais élevés, ce n'est pas la faute du gouvernement ou de votre banque, c'est votre argent et votre responsabilité.

La propriété est un état d'esprit qui vous permet d'être impliqué dans la planification et la prise de décision. Il vous rend également plus réactif si quelque chose ne va pas et plus rapide à prendre des mesures correctives.

Si vous lisez ceci, il y a de fortes chances que vous pensiez déjà qu'il est préférable d'être propriétaire de vos finances et d'être indépendant. Vous vous demandez peut-être dans quelle mesure vous devez être propriétaire de votre processus financier.

Après tout, la finance est un puit sans fin. Vous pourriez vous retrouver à évaluer des actions individuelles indonésiennes à la recherche du maximum de rendement. Il doit y avoir un point de rendement décroissant?

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